Tout commence dans la petite patrie intérieure

La génération bisounours face à l'effort de l'amour

bisounours-5212123283.gifBeaucoup de nos contemporains rêvent d'une vie toute douillette au pays imaginaire des bisounours et des "gentils".

Et ils disent : "Voir la vie en rose relève d'une vision plus évoluée que l'attitude de certains de nos ancêtres assoiffés de sang. La race humaine évolue et c'est bien."

 

Pour cette nouvelle génération d'hommes "évolués" tout ce qui semble a priori s'écarter du grand chemin officiel menant vers la fraternité cosmique est banni et condamné. Au pays des humains, ils se considèrent comme les vrais défenseurs de la paix.

"Enfin, les voilà ! nous sommes sauvés ! " pouvons-nous nous réjouir tous ensemble.

L'humanité n'avait rien compris avant leur avènement ! Il aura donc fallu des millions d'années et ces milliers de guerres pour voir se lever une génération porteuse en elle-même des germes diplomatiques susceptibles d'assurer la paix sur la terre.

Les bisounours sont arrivés nous n'avons plus rien à craindre.

 

Plus rien... vous êtes sûrs ? Leur naïveté toute fraîche, et parfois même touchante, n'a en réalité d'égal que l'aigreur et la violence sous-jacente qui animent leur "idéologie de paix forcée". En fait, je suis intimement persuadé que les barbares guerriers n'ont rien à envier au monde faussement paisible des bisounours. J'ai en effet constaté ces derniers temps, dans les médias et au contact du réel, que cette génération dissimule à mon sens avec beaucoup de subtilité un profond refoulement de l'aridité et de la souffrance qui s'attachent depuis toujours à la dynamique de l'amour.

 

Ces gens là refusent de voir se dresser sur leur chemin les croix douloureuses de la vie comme un village de France se pare petit à petit de l'ornement austère et glorieux d'un cimetière venu parachever la route de pèlerins hésitants.

 

Alors, toute critique crucifiante pour une idée ou une action est prise avec dégoût. On ne voit plus dans la critique l'effort intellectuel et spirituel pour aider l'autre à affiner voire à rediriger l'axe directeur de son entreprise. On voit la remise en cause "scandaleuse" du "faire" et du paraître d'un gentil pourtant paré des meilleurs intentions du monde; en tâchant le manteau blanc du bisounours, le critique atteint ainsi l'essence même de l' "être" de son interlocuteur en refusant de jouer dans la cour de la gentillesse perpétuelle et du déni de réalité. Alors, le critique est transformé en "méchant", il est stigmatisé et catégorisé.

Cela a été le cas d'Eric Naulleau et Eric Zemmour dans l'émission culturelle et populaire de Laurent Ruquier le 2 octobre dernier face à Isabelle Mergault et Daniel Auteuil qui se sont mise en scène pour les empêcher de parler.

 

L'esprit bisounours n'encourage pas non plus à écouter et à comprendre le monde de pensées de l'autre. Certainement cela est difficile et nécessite bien souvent une forme d'effacement et la volonté de faire un peu de place dans son coeur à un autre que soi. Chercher à rejoindre la vérité de son prochain demande également de se remettre en cause. Alors, c'est vrail il est plus facile de trouver des raisons formatées pour ne pas changer. On guette le mot de trop que l'on pourrait instrumentaliser à sa guise pour dénoncer un "dérapage intolérable", on souligne la moindre ambiguité dans le discours de l'autre pour se rassurer et se dire que, tout compte fait, on avait bien raison de penser ce qu'on pense.

 

Dans l'utopie des hommes-poupées, on s'interdit (et on interdit) d'envisager certaines hypothèses alternatives ne relevant pas de la logique fixée à l'avance par les nouveaux "diplomates". On bannit ainsi par exemple toute réflexion visant à remettre en cause la construction actuelle de l'Europe sous prétexte que cette pensée serait déjà un péché contre l'esprit qui agirait comme un grain de sable dans les roulements fragiles d'une machine censée nous conduire à la paix mondiale.

C'est par exemple le cas d'un professeur de Master qui m'affirmait que je n'avais pas le droit de penser ce que je pensais étant donnée la marche actuelle de l'Union Européenne... Belle leçon d'ouverture d'esprit.

 

Et ce pauvre lycéen manifestant tout couvert de larmes pour avoir cru que ses actes violents ne seraient jamais réprimés par l'Etat de droits dont il se vante d'en accroître l'étendue ? Désolé de te décevoir jeune homme, les forces de l'ordre ne sont pas des jouets... Lorsqu'on les charge ils ont le droit d'enfumer ta petite bulle de révolutionnaire improvisé en se servant de leur lacrimo. Et c'est vrai, cela fait picoter la commissure des yeux. Mais ne t'inquiète pas, tu ne pleureras pas trop longtemps, maman essuiera ton visage sali et érigera ta plainte en symptôme d'une société aux relants vichystes.

 

Sacré monde naïf qui passe son temps à fustiger les conséquences des causes qu'il chérit tranquillement.

 

Et maintenant : chanson pour rentrer en nous-même à la rencontre de notre esprit bisounours caché ! ;)

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